Ferritine : savoir interpréter une analyse

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    Les analyses sanguines sont de précieux outils pour suivre son état de santé, mieux comprendre d’où proviennent certains de nos maux, et s’assurer de rester en bonne santé dans le temps. Les professionnels de santé sont régulièrement amenés à proposer une analyse de la ferritine à leurs patients. Dans quels cas cette analyse est-elle nécessaire ? Et comment interpréter une analyse ?

    Pourquoi analyser la ferritine ?

    La ferritine est une protéine de stockage du fer qui se trouve essentiellement au niveau intracellulaire. Celle-ci permet de réguler l’absorption intestinale du fer en fonction des besoins du corps. Alors, pourquoi prescrire une telle analyse ?

    Il s’agit ici d’un examen médical réalisé par prise de sang, et qui peut être prescrit par un médecin, une sage-femme ou tout professionnel de santé habilité à le faire. Le dosage de la ferritine est réalisé par prélèvement sanguin dans un laboratoire d’analyse médicale. Elle se fait généralement à jeun, car le taux de lipides sanguins peut influencer le résultat obtenu. D’autre part, certaines conditions sont susceptibles d’affecter le dosage de la ferritine, comme un régime riche en viande rouge, une transfusion sanguine récente (dans les quatre derniers mois), la prise de certains médicaments, dont la pilule contraceptive, ou la réalisation récente d’une radiographie. Les résultats sont rapides et envoyés dans les 24 heures à 48 heures après l’examen.

    Analyse de ferritine : les indications

    Pourquoi prescrire un dosage de la ferritine à un patient ? Cette analyse permet de trouver une cause d’anémie, de détecter une inflammation ou encore, de détecter une hémochromatose, qui désigne un excès de fer dans l’organisme. Cette analyse permet également de vérifier l’efficacité d’un traitement visant à réduire ou à augmenter le taux de fer dans le sang. De ce fait, doser la ferritine ne permet pas de mesurer et donc de connaître la quantité exacte de fer présente dans notre sang.

    Les médecins prescrivent ces analyses sanguines aux patients pour lesquels on suspecte un manque ou un excès de fer, comme lors d’une grossesse, d’une tumeur ou d’un syndrome inflammatoire, par exemple. Enfin, la recherche d’une hémochromatose nécessite l’analyse de la ferritine.

    analyse de la ferritine : comment l'interpréter ?

    Savoir interpréter une analyse de ferritine

    Le taux « normal » de ferritine peut varier en fonction des techniques qui sont utilisées dans les laboratoires. Toutefois, ces derniers précisent la méthode et les résultats normaux attendus sur la fiche de résultat du patient, afin de l’aider à mieux interpréter les résultats. Ces informations sont aussi utiles au médecin qui va analyser les résultats de son patient.

    Taux de ferritine normal

    L’analyse sanguine de la ferritine va s’exprimer en microgramme par litre de sang, ou µg/l. Les valeurs normales sont le plus souvent indiquées par le laboratoire sur la fiche d’examen, mais leur interprétation par un médecin reste nécessaire. Ainsi, les taux de ferritine sont normaux lorsqu’ils sont compris entre :

    • 20 et 200 µg/l pour une femme ;
    • 30 et 300 µg/l pour une femme de plus de cinquante ans ;
    • 30 et 300 µg/l pour un homme ;
    • 50 et 400 µg/l pour un nouveau-né ;
    • 90 et 600 µg/l pour un nourrisson d’un mois ;
    • 40 et 250 µg/l pour un nourrisson de trois mois ;
    • 15 et 100 µg/l pour un nourrisson de six mois.

    Le taux de ferritine peut varier en fonction de deux facteurs clés qui sont l’âge et le sexe. En ce qui concerne l’âge, la ferritine est très élevée à la naissance et diminue au fil des mois. Les taux adultes sont généralement atteints après la puberté. Aussi, et pour ce qui est du facteur « sexe », la ferritine est plus élevée chez l’homme. Pour les femmes, elle est généralement plus basse en raison de différents facteurs comme les menstruations, l’allaitement maternel ou la grossesse. Il revient à la normale après la ménopause.

    Taux de ferritine élevé : hyperferritinémie

    Lorsque le taux de ferritine est trop important, on parle d’hyperferritinémie. Cet état peut être le signe de différents problèmes comme :

    • Un syndrome infectieux ;
    • Une hémochromatose, une maladie génétique qui provoque un niveau sanguin très élevé de ferritine ;
    • Un syndrome inflammatoire de type polyarthrite ou maladie inflammatoire (maladie de Still, lupus, arthrite…) (1)  ;
    • Une tumeur : la ferritine s’élève dans les cas de certains cancers (poumon, foie, pancréas, sein, rein) ou d’hémopathie (leucémies, Hodgkin) ;
    • Une cytolyse (destruction des cellules) provoquée par des hépatites aiguës ou virales ;
    • Un cas d’anémie hémolytique ou sidéroblastique ;
    • Une thalassémie bêta majeure ;
    • Une atteinte du cœur (2), du pancréas ou du foie ;
    • Des répétitions de transfusions sanguines.

    interpréter une analyse de ferritine

    Taux de ferritine bas : hypoferritinémie

    Lorsque le taux de ferritine est trop bas, on parle d’hypoferritinémie. Cet état peut être le signe de différents problèmes comme :

    • Un régime alimentaire inadapté (manque de fer dans l’alimentation) ;
    • Une carence en fer : la baisse de ferritine est un signe précoce d’anémie. Cette dernière s’installe uniquement lorsque la ferritine s’est effondrée ;
    • Une hémolyse du paludisme ;
    • Une perte de sang importante ;
    • Saignements dans le tractus intestinal (cancer du côlon, ulcères, hémorroïdes) ;
    • Des hémorragies gynécologiques (pose du stérilet, fibrome).

    Un taux de ferritine bas peut également être observé en cas de :

    • Un don du sang ;
    • Un exercice physique intense et régulier ;
    • Une hémodialyse ;
    • Une grossesse (3).

    Un avis médical indispensable pour traiter une anomalie

    En tenant compte des résultats de l’analyse de ferritine, le professionnel de santé et prescripteur de l’analyse pourra mieux juger de l’état de santé de son patient. Il est le seul à pouvoir identifier la cause de l’hyperferritinémie ou de l’hypoferritinémie si l’analyse confirme l’un de ces états chez le patient. Après avoir identifié la cause à l’origine de l’anomalie, il pourra donc prescrire un traitement adapté. Celui-ci doit permettre de restaurer un taux de ferritine normal dans le sang rapidement, en le réduisant ou en l’augmentant, le cas échéant.

    Le professionnel de santé peut également transmettre des consignes hygiénodiététiques à ses patients s’il juge celles-ci utiles et nécessaires.

    Que faire en cas de carence en fer ?

    Si l’analyse du taux de ferritine révèle une carence en fer, le médecin pourra prescrire une cure de fer à son patient. Il pourra aussi lui conseiller de rééquilibrer ses apports nutritionnels à l’aide d’aliments riches en fer, que l’on trouve dans un certain nombre d’aliments d’origine animale ou végétale. Pour rappel, on distingue deux formes de fer dans notre alimentation (4) :

    • Le fer héminique : présent dans les viandes, poissons et produits de la mer, il est le plus facilement assimilé par l’organisme, qui en retient environ 25 % (5).
    • Le fer non héminique : présent dans les végétaux, les produits laitiers et les œufs, il est plus difficilement assimilable par l’organisme, qui n’en retient que 5 % environ.

    Enfin, dernier rappel : l’organisme assimile plus facilement le fer lorsqu’on le consomme avec une source de vitamine C (6). Alors, n’hésitez pas à associer les aliments riches en fer que vous consommez à une bonne source d’acide ascorbique !